Je connais quelque part au Sarawak ,
sur l'île de Bornéo , au coeur d'une inextricable forêt vierge
un vieux chef de tribu Dayak , responsable d'une centaine d'âmes ,
tous vivent à l'intérieur d'une "long house" ,
grande hutte en rondins sur pilotis recouverte de feuillage ,
divisée à la façon des ruches en nombreuses alvéoles indépendantes ,
une pour chaque famille .
La plus grande et la plus belle , appartient à ce vieux sage ,
il nous l'avait généreusement cédée lors de notre bref séjour au sein de sa communauté .
Le soir tout le monde se retrouve autour d'un feu
dans la partie centrale aménagée comme une espèce de place de village ,
ils font de la musique , mangent , dansent ,
ont revêtu leurs plus beaux costumes en notre honneur ,
les flammes éclairent par intermittence des guirlandes de crânes
enfermés dans des filets de cordes suspendus aux poutres maitresses .
La soif de savoir ce qui restait des fameux coupeurs de têtes Dayaks nous avait amené là .
L'interprète traduisait la foule de nos questions ,
lui il souriait , énigmatique , en tirant de petites bouffées de sa longue pipe de terre cuite .......
Si tout cela s'était déroulé aujourd'hui , et non en 76 ,
je lui aurai parlé des jeunes de mon pays qui aiment tant piercing et tatouages ,
il aurait certainement continué à sourire en silence , hochant la tête par instant ,
au rythme de la mélopée du traducteur ...
je me serais demandé avec curiosité l'idée qu'il pouvait se faire de notre belle France.....
Photo prise l'été 76