Bottle's blog

Myosotis.....

Forget me not

Forget me not…

vergiss mein nicht…no me olvides….nontiscordardime….niezapomlnajki…..

 

Selon une légende, un chevalier et sa dame se promenaient le long d'une rivière. Il se pencha pour lui cueillir une fleur, mais perdit l'équilibre à cause de son armure et tomba à l'eau. Alors qu'il se noyait, il lança la fleur vers sa dame en criant

« Ne m'oubliez pas ! »

 

…..Cette fleur devenue rappel universel…comme cette photo dans un coin d’étagère…..un regard pour l’éternité…un message par delà le temps……une prière muette…..ne m’oublie pas……………

Metamorphing.....

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Ni tout à fait la même….
ni tout à fait une autre…

 

Demandez à Monet …

et ses gammes de lumière sur les pierres de la Cathédrale de Rouen…

A Cézanne…

et son obsession pour
la Montagne sainte Victoire vue des Lauves…

 

Pour votre modeste serviteur….

c’est la pointe de Carteret…depuis la plage de PortBail…

 

Carteret

Vieux Pêcheur.....

Père Brumant

Savez-vous

que la madeleine de Proust

peut prendre des apparences inattendues….. ???

j'ai quatre ans...peut-être cinq...

mal réveillé je réchauffe mes deux mains
à mon bol de café au lait

sur un coin de toile cirée…

les yeux au ras du bord ,

comme chaque matin je détaille une image….

un vieux pêcheur barbu assis dans sa barque….

derrière lui un décor familier que je connais en vrai….

la Gare Maritime…derrière la plage Napoléon…

j’y vais souvent faire des châteaux de sable…

pendant les vacances…avec maman….

je le connais par cœur ce dessin émaillé

sur une vieille boîte de café reconvertie en boîte à sucre…..

 

…..et puis les années ont passé….et puis je l’ai oublié……..

 

…..Jusqu’à l’été dernier….

un restaurant en bord de mer….pas de place en rez-de-chaussée…

on nous conseille l’étage…..

l’escalier en bois ciré qui grince….et tout en haut….

…..immense….accroché au mur dans l’axe de mon ascension…..

le vieux pêcheur….MON vieux pêcheur….

comment dire l’émotion…l’enfance qui saute au cœur….

la mémoire qui s’emballe….

Marcel le décrit beaucoup mieux que moi….

 

J’y suis revenu le lendemain armé de l’appareil photo….

j’ai fait des recherches au retour sur Google….

pas grand-chose….même pas l’honneur d’une reproduction…

 

J’ai quand même appris qu’il s’agissait du Père Brumant…

qui avait servi de modèle au peintre Goubert…..

 

j’espère qu’il ne m’en voudra pas de faire une copie de son œuvre……..

Je vous parle d'un temps.....

Un temps...

Je vous parle d’un temps

où je frimais en mobylette ,

le vent iodé du large dans les cheveux….

sans casque obligatoire….

sans papiers , sans permis , sans immatriculation… et sans accident…

 

Un temps où l’automobiliste sans ceinture

ignorait bouchons , péages , radars , vitesse limitée , crise pétrolière ,

co2 et couche d’ozone , horodateurs ou parkings payants….

Plaisir sans contraintes de la route

ineffable sensation de liberté et d’espace….

 

Un temps où l’on composait un numéro

sur le cadran circulaire d’un combiné téléphonique

qu’on avait attendu deux ans…

 

Un temps où l’on pratiquait encore la magie de l’écriture….

où l’on ciselait phrases et mots pendant des heures…

pour se mettre cœur et âme à l’encre violette sur papier quadrillé…

Un temps où le facteur avait de l’importance..

Où la boîte à lettres ne se contentait pas de factures et prospectus..

 

Un temps où l’on pouvait griller une cigarette n’importe où et sans honte….

où l’amour ne rimait pas avec préservatif…et l’humour avec corrosif …

 

Un temps ou le respect avait un sens et la peur de l’autre un non-sens…

 

Je vous parle d’un temps où l’on avait le temps…

le temps de vivre et de respirer…

le temps de prendre son temps et de le regarder passer…

serein et sans angoisse….

 

C’était le temps de mon adolescence….de mes 15 ans…de mes 20 ans….

c’était le temps de l’insouciance…de l’inconscience….

avant que la course effrénée vers des lendemains radieux

ne décide que le mieux serait l’ennemi du bien et ne mette l’existence en coupe réglée…..

que la raison ne prenne la place du rêve…et la réalité celle de l’utopie…

 

Un avenir carcéral et sécuritaire à outrance au milieu d’interdits…

sans risques ni imprévus…on pense pour nous

du temps prémâché , prédigéré , ennuyeux… qui semblera interminable…

Encrier.....

Encrier

C’était avant le clavier…
les feutres….bien avant les Bics….antérieur même aux stylos plumes à cartouches ou réservoirs…un temps où l’on fixait l’étincelante « Sergent Major » au bout du cylindre de bois sculpté ou ordinaire…nacré ou d’ivoire…
avant de la tremper dans l’encre violette
et la laisser courir sur le papier quadrillé
au gré de circonvolutions de pleins et déliés pour former mots
et phrases calligraphiés que l’on séchait soigneusement

d’un lent balancé du tampon buvard…

 

 

 

Cat Stevens.....

Cat Stevens

Lisa Lisa , sad Lisa Lisa…..

 

J’ai monté le volume…la voix chaude emplit l’habitacle , il fait encore nuit , le pinceau des phares devant….une sourde émotion m’envahit alors que les paroles me reviennent instantanément….enfouies mais pas oubliées…..

C’était il y a longtemps…début des années 70…j’avais tous ses disques….fanatique…je les achetais dès que sortis…de confiance sans les avoirs écoutés…tout au plaisir de la découverte…merveilles que je me passais sans relâche….

Je l’ai vu en concert….un soir à Pleyel…ce n’était pas Bercy ou le Palais des sports…non , juste une petite salle plus habituée aux quatuors à cordes ou autres formations classiques….assis au deuxième rang j’ai vécu là un des plus grands chocs émotionnels de ma vie…pourtant , à cette époque j’étais un habitué des pop stars en tournée…mais là , dans ce cadre intimiste…seul au piano dans son tricot marin rayé….dans le halo d’un unique projecteur…la magie était là….plus dense ..plus puissante…plus présente que sur les enregistrements que je connaissais par cœur….un souffle de grâce qui me faisait monter les larmes…..Cat Stevens……

Aujourd’hui j’essaie de me tenir au courant…j’écoute ce qui passe à la radio…le plus souvent dans la plus parfaite indifférence….au mieux c’est banal…au pire c’est débile…manque l’étincelle qui fait la différence entre le rien et le quelque chose….j’ai pris l’habitude depuis quelque temps…quand je n’écoute pas les géants de ma jeunesse , de me rabattre sur radio Classique…..le plus agréable des bains d’oreilles...

 

 

 

Cat Stevens - Sad Lisa (High Quality)

Cimetière Marin.....

En complément de l’article précédent

�et des belles photos de Bateau -ivre ,

des images de l’épave qui m’a inspiré ce texte….

que je vois hélas se dégrader d’année en année depuis 5 ans maintenant….

�

et d’autres en devenir…

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L'Adieu Aux La(r)mes..........

DSCN0978

D’abord , les rieuses vont se taire…

Leur stridence va faire place au silence…

elles vont cesser leur ballet à contre vent et rase-écume pour piquer à tire d’aile vers la terre et se perdre quelque part dans la lande au-delà des dunes..

 

Les nuées vont se faire lourdes…les rais de flamboyance plus rares , sur la surface étale aux reflets métalliques et menaçants d’un katana Samouraï…
Le ponant va s’obscurcir….le feu couchant devenir cendre pour plomber l’horizon d’un ardoise uniforme zébré par instant de brèves et fulgurantes striures…

 

Le temps retient son souffle ..pas un frémissement dans les oyats….l’estran prend une teinte cuivrée , frangée de la pâleur d’un imperceptible ressac…

 

J’attends…

 

J’attends la fureur qui va monter à l’assaut de mes restes…j’attends le feu céleste  et l’implacable noroît qui va disloquer un peu plus ma coque vermoulue…..j’attends la tempête de sable qui va véroler un peu plus de ses milliards de grains mes planches à l’agonie…j’attends le déluge biblique qui va m’enliser pour toujours dans mon linceul de vase…j’attends le tsunami qui va gommer jusqu’à mon souvenir….

 

J’attends….sans crainte….sans pleur sinon sans reproche , l’improbable et ultime escale au long d’un quai qui n’existe pas…..

Ailleurs.....

Worldview

Un regard baladé
à travers le monde…..pendant des années…
des milliers d’autres regards….
croisés…effleurés….caressés…frôlés…furtifs…volés….agressifs….vindicatifs…amicaux..indifférents…curieux…effrayés….
des milliers de messages muets…
des fractions d’instants d’une intensité sans pareille…
éclairs magiques arrachés au néant….
petits miracles au millième de seconde…
traces sur pellicules de vies inconnues….
passées….depuis longtemps….
fragiles témoignages d’ autres temps…d’autres lieux… pas tout à fait oubliés…..
comme une improbable évanescente rémanence rétinienne…

Radio bleue Cotentin.....

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En cette époque

aux technologies délirantes tous azimuts ,

il est bon de redécouvrir le plaisir simple d’une radio locale…

qu’on finit par écouter à force de l’entendre…

 

Le livre ouvert qu’on ne lit pas ,

le regard perdu dans le dehors mouillé…..

et des voix devenues familières qui vous parlent de vos voisins ,

du village d’à côté , de la chapelle à visiter ,

de kermesses paroissiales et autres vide-greniers…

de festivités à venir…ou passées…

.du restaurant perdu au fin fond d’un bocage….

des caprices de la météo et de l’heure des marées…

concours de plage ou marché hebdomadaire…

des voix amies qui vous suivent au volant

pour vous prévenir du gendarme embusqué à la sortie du bourg ,

du radar invisible ou du tracteur en panne au détour d’une départementale déserte….

qui vous font gagner  boussoles et Tshirts aux couleurs de la Station

contre une réponse gagnante à une question dont on a toujours la réponse….

Des voix qui vous font comprendre la fin des vacances

quand les tours de roues qui vous ramènent finissent par vous les rendre inaudibles…..